Alors que se profile, dès lundi prochain, les réunions prévues au rendez-vous proposé par la Première ministre avec les groupes politiques calédoniens, les indépendantistes et l’État, chacun à leur manière, préparent le rapport de force.
Car c’est bien d’un rapport de force qu’il s’agit, comme le veut la pratique de la politique en général. D’un côté, les indépendantistes veulent de nouvelles bilatérales, de l’autre, l’État veut passer de la procrastination à une séquence de mesures concrètes.
Lundi, il devrait être question du nickel. Un secteur représentant le socle économique de la Nouvelle-Calédonie, d’autant plus sensible qu’il est, non pas en difficulté, mais au bord du gouffre. Le président de la République estime qu’il est temps, pour les opérateurs calédoniens, de s’entendre sur une stratégie commune que les élus devront définir. Avec la nécessité de faire « bouger » la stratégie nickel. Paul Néaoutyne, s’exprimant lors de l’annonce de la fermeture du site minier de Poum par la SLN, a tonné : pas question de modifier le régime d’exportation de minerai, pourtant pointé comme nécessaire au redressement des comptes des sociétés métallurgiques par la mission de l’Inspection des Finances et du Conseil général de l’Économie.
Cette matière économique devra bien trouver sa traduction politique. Le régime minier, et celui des exportations étant réglés par le gouvernement local et les élus du Congrès.
Viendra ensuite le format des réunions. Pour l’État, les bilatérales ont fait leur temps, et tout y a été dit. Il faut maintenant progresser. Pour les indépendantistes, les palabres interminaux sont nécessaires à l’obtention, un jour, du consensus. Ils semblent avoir fait des bilatérales une question de principe.
L’État, appelé à la rescousse financière par le président indépendantiste du gouvernement, a lui aussi, ses principes : celui d’utiliser l’argent du contribuable français avec rationalité. De possibles bilatérales, cette fois, préparatoires à une ou des réunions à trois partenaires, constituent probablement l’issue à la posture du FLNKS. Sinon, il ne coûtera rien à l’État de laisser la majorité indépendantiste au gouvernement et au Congrès résoudre seule les problèmes actuels de la Nouvelle-Calédonie. Réponse dans quelques jours.