L’avancée constatée pour l’organisation de cette nouvelle réunion à Paris sur l’après-Accord de Nouméa, est sans conteste le fait que toutes les mouvances politiques du territoire ont accepté de répondre positivement à l’invitation de la Première ministre. Pour le reste, il faut attendre les décisions concrètes qui en sortiront, ou du moins, quelques résolutions fermes.
Ces dernières ne peuvent venir que de l’État. Les indépendantistes ont en effet fait savoir qu’ils n’avaient pas mandat pour négocier, et que des éventuelles décisions ressortiront de leurs bases respectives auxquelles il sera fait rapport au retour des délégations. Mais au moins sont-ils tous présents.
Cependant, l’État a prévenu : le corps électoral gelé ne peut rester en l’état. Il propose 7 ans « glissants », les Loyalistes, 3 ans, et le Palika avait publiquement annoncé son accord pour 10 ans. Quelle position adoptera l’Union Calédonienne ?
Quant à la filière nickel, elle est promise à un effondrement à défaut de réformes, et d’un nouveau soutien de l’État. La mission de l’Inspection générale des Finances et du Conseil général de l’Économie a rendu, sur le sujet, un rapport relativement limpide. Le président de la République a proposé une orientation et des perspectives. Les choix relèvent désormais de la compétence des Calédoniens. Attendre, tergiverser, ne feront qu’aggraver la situation des trois métallurgistes, confrontés à des problèmes de survie à court ou moyen terme.
La question du statut est moins prégnante, même si elle demeure essentielle. Le président de la République privilégie une voie consensuelle. L’État ne passera donc pas en force. Mais au total, il tient les cordons de la bourse, tandis que les indépendantistes, majoritaires au gouvernement Mapou, comme au Congrès, seront incapables de boucler le projet de budget 2024. L’annonce d’une aide de 7 milliards par Milakulo Tukumuli a fait l’objet d’une mise au point par le Haut-Commissaire. Officiellement, il n’existe donc pas de rapport de force. Juste une négociation ?