La menace de Glencore de ne plus financer les opérations de KNS comprend deux niveaux, au moins. Le premier est contenu dans les différents communiqués publiés pas les parties concernées : l’actionnaire minoritaire est en réalité le financier de l’entreprise au quotidien. S’il cessait de le faire en février prochain, KNS effectuerait un plongeon dans le vide, car personne ne sait qui pourrait prendre le relais financier du géant suisse.
Le deuxième niveau d’interrogation concerne le maintien de Glencore au capital. Les intentions de la multinationale ne sont pas claires, et plusieurs options s’offrent à elle.
Première option : Glencore tente de retrouver un repreneur, ou laisse ce soin à son associé SMSP. C’est exactement le cas de figure que l’usine du Sud a du affronter en 2021, avec la particularité, pour Vale, d’être à cette époque l’actionnaire majoritaire. La SMSP pourrait alors actionner son réseau coréen, par exemple. Le nom de Corean Zinc avait été avancé comme un investisseur potentiel en Nouvelle-Calédonie aux côté de la société de la province Nord. Ce serait, pour le Coréen, l’occasion de réaliser son ambition.
Deuxième option : Glencore met un terme à ses financements unilatéraux, et laisse à l’actionnaire majoritaire, le soin de jouer pleinement son rôle. Dans le même temps, il pourrait appliquer ce principe à la dette, d’une manière générale. Ce faisant, Glencore renoncerait à … payer l’intégralité des dépenses aujourd’hui effectuée par KNS, mais pas au domaine minier notamment.
Ces deux options ne lèvent évidemment pas l’immense question du paiement, chaque jour, chaque semaine, des opérations de KNS, et chaque mois, le paiement des salaires. En s’engageant sur le financement de la transition énergétique, et donc en assurant que le prix du KWH « propre » descendrait aux alentours de 10f, le président de la République a ouvert la voie à une négociation possible.
En éventuelle contrepartie, la province Nord dont dépendent aussi bien Sofinor que la SMSP, va-t-elle s’obstiner à poursuivre la SLN de son ire, et à s’opposer à l’exportation des minerais non utilisables localement, y compris dans les gisements classés réserves métallurgiques ?
Ce ne serait pas du donnant-donnant. Juste une vision commune de l’avenir de la filière nickel …