La Nouvelle-Calédonie a ceci de particulier, au sein de la République : elle dispose d’un gouvernement, d’un véritable parlement, et de la quasi totalité des compétences pour gérer ses affaires internes. Une sorte de « souveraineté interne ». Seulement voilà, en charge du budget local, de la fiscalité, des régimes sociaux, entre autres responsabilités, gouvernement et Congrès doivent garantir le fonctionnement de l’ensemble des services rendus à la population dans ces domaines.
Or chacun le sait, le budget est en déséquilibre, mais pire encore, en état constant de risque de cessation de paiement en raison d’un absence suffisante de trésorerie. Le fonds de roulement n’est que de quelques jours ! En clair, il suffirait de peu de choses pour que les fonctionnaires ne puissent recevoir leur traitement, et les contractuels de la fonction publique, leur salaire.
Aujourd’hui, le seul salut possible ne peut venir que de l’État. Celui-ci l’a annoncé : une subvention exceptionnelle de plus de 4 milliards est disponible. Mais en bénéficier impose, pour le territoire et donc ses organes de gouvernance, quelques décisions.
S’agissant des affaires financières et comptables, pas trop de difficulté. Les mesures à prendre sont connues, et seul manquait le terme d’une forme de procrastination. D’autres sujets seront plus sensibles.
Ainsi, il faudra bien réformer le Ruamm, et assurer la pérennité du régime d’ici à la fin de l’année. La commission, spécialement créée à cet effet par le Congrès, devra accélérer le pas et passer de la phase des auditions nombreuses, à celle des mesures à prendre.
L’autre question sensible sera celle de la « doctrine nickel ». Son contenu n’a jamais été affiché, et la Chambre Territoriale des Comptes s’est déjà exprimée sur son manque de « corpus ». Mais aujourd’hui, il s’agit clairement d’autoriser les exportations de minerai. Pas dans n’importe quelles conditions, évidemment, et la mission de l’inspection générale des finances et du Conseil général de l’Économie en avait proposées les grandes règles. Mais au total, il sera question de la levée des réserves métallurgiques, et peut être de la fiscalité. A défaut, l’État pourrait revoir ses intentions sur son intervention massive pour assurer la production d’une énergie renouvelable en Nouvelle-Calédonie, provoquant ainsi la baisse du coût de l’électricité pour les usines de nickel.
Dans cette affaire, la « doctrine » est d’ordre idéologique, et n’est défendue que par les indépendantistes. Les décisions, elles, devront être prises concrètement par les institutions au sein desquelles les mêmes indépendantistes sont majoritaires.
Gérald Darmanin devrait arriver dans moins de 10 jours sur le territoire, avec dans ses bagages, tout ce que l’État est en mesure de faire pour remettre la Nouvelle-Calédonie sur de bons rails. Avant les institutions, bras armée de notre démocratie, les partis politiques devront donner le « la ». Au premier rang d’entre eux, le FLNKS …