Promouvoir les croisières en instaurant une taxe sur les croisiéristes pourrait être considéré comme une bizarre façon d’encourager cette activité laquelle, au vrai, dépend uniquement de la volonté des compagnies opératrices ! En effet, la Nouvelle-Calédonie n’intervient en aucun cas dans la décision et le programme des croisières. En revanche, et c’est une autre vérité, jamais le territoire n’a manifesté sa volonté d’accompagner ce développement qui, tout bien calculé, procure plusieurs centaines d’emplois directs, indirects ou induits aussi bien à Nouméa, à Lifou et à Maré.
De ce point de vue, lever une taxe pour, enfin, participer à ce développement, est une décision louable du gouvernement. Notre regretté Gilbert Thong, probablement le principal artisan local de la croisière en Nouvelle-Calédonie, et qu’aucune autorité n’écoutait, en serait fort aise. D’ailleurs, si le fameux terminal espéré depuis plus de 10 ans par les acteurs de l’activité voyait le jour, les responsables seraient bien inspirés de lui donner le nom de ce pionnier qui œuvra tant, aussi bien à Poum, à Hienghène, à Ouvéa, à Lifou, à Maré, et à Nouméa.
Mais nous n’en sommes pas encore là. La taxe, annonce-t-on, serait répartie entre les communes accueillant les navires de croisières, le port autonome et le Gie chargé de la promotion internationale. Or, si l’utilisation des recettes d’un Fonds de Concours est strictement prévue, celle de la taxe pose la question de savoir si ses produits seront intégrés au budget général ou non, puis strictement répartis entre les bénéficiaires comme annoncé, et enfin utilisés aux fins promises.
L’URGENCE : UN TERMINAL CROISIÈRE À NOUMÉA
DIGNE DE CE NOM
Que les textes généraux et subséquents l’indiquent avec précision, et l’objectif sera atteint, contrairement à bien des impôts et taxes lesquels, une fois fondus dans la masse, disparaissent dans le tonneau des Danaïdes des dépenses publiques.
Reste enfin la priorité des priorités. Trois escales sont sur la carte. Lifou, Maré et Nouméa. Lifou, grâce à une aide de notre bonne France, a pu se doter d’installations d’accueil dignes de ce nom. A Maré, l’équipement est à venir. Mais surtout, l’arrivée de l’escale de Nouméa est assez pitoyable. Des croisiéristes australiens, qui apprécient la Ville, prennent généralement en photo les montagnes de conteneurs qui leur souhaitent la bienvenue. Un terminal digne de ce nom, voila l’urgence.