La Fête du Letchi, à Houailou, n’est pas un événement comme les autres. Il trace en effet l’une des “lumières” de la colonisation, par l’apport tout simple à la Grande Terre d’un arbre fruitier qui a magnifiquement prospéré à partir d’une propriété, depuis, restituée par l’Adraf au clan du lieu. Signe des temps : la plaque mémoriale de cette plantation historique de même que l’arbre issu de cette plantation historique sont préservés avec soin.
L’Histoire veut que ce fruit, cultivé en Chine depuis 3000 ans, ait été introduit en Nouvelle-Calédonie justement sur le sol de Houailou.
C’est en effet un colon originaire de l’île de la Réunion, Jolimont Kabar (1820-1914), qui arriva sur le territoire en 1868 avec, dans ses bagages trois graines de letchi. Sur ces trois graines, 2 seulement ont poussé. Un pied a été planté du côté de l’aérodrome à Warai, l’autre à Sainte-Rose, nom donné par Jolimont Kabar à sa propriété.
Bien sûr, d’autres prétendent que c’est le Bourbonnais Evenor de Greslan qui introduisit le fameux fruit en 1865 sur sa propriété à Nimba, Dumbéa.
Mais la messe est dite et la guerre du letchi n’aura pas lieu. Ce sera donc Houailou le berceau calédonien du letchi local, et son plus beau producteur.