Ce n’est pas le schéma du pire, mais les craintes concernant le maintien en activité de l’usine du Nord se sont avérées justes. La dette pharamineuse de 1600 milliards FCFP, et le déficit abyssal équivalent des fonds propres mis en lumière dans le rapport récent de l’Inspection générale des Finances et du Conseil général de l’Économie ne semblaient pas perturber davantage la sérénité de la direction de l’installation métallurgique et de son actionnaire majoritaire. Mais de tels chiffres ne pouvaient être sans conséquence. Même pour un géant comme le Suisse Glencore.
L’entreprise dispose, en quelque sorte, d’un délai de 6 mois à l’issue duquel, soit elle ferme définitivement ses portes, soit elle trouve un repreneur et poursuit ses activités. Dans un communiqué, Glencore indique avoir alloué un budget pour cette période de « transition », tout en appréciant les efforts annoncés par le gouvernement français.
Le groupe indique qu’il « va lancer prochainement le processus pour identifier un nouveau partenaire industriel potentiel pour KNS ».
Glencore est essentiellement un trader. Il entretient un commerce important avec la Chine, et d’ailleurs, du minerai calédonien, autre que celui de la NMC, est négocié par le groupe suisse auprès de clients chinois. Est-ce à dire, pour autant, que c’est vers le capitalisme d’État chinois qu’il va entreprendre ses recherches ?
Le reprise par un groupe chinois poserait, a priori, quelques difficultés de caractère politique et géopolitique. Pourtant, en Indonésie, Eramet opère avec un associé chinois. Dans l’hexagone même, les investissements chinois se sont pas exceptionnels. En mai dernier, le président de la République annonçait lui-même un investissement de 200 milliards FCFP à Dunkerque pour la construction d’une usine de batteries lithium, par le chinois XTC et le français Orano.
Au reste, les Chinois ne sont pas seuls au monde. Les Sud-Coréens sont non seulement des partenaires de la SMSP, mais Posco a dévoilé, l’an dernier, de grandes ambitions pour le marché mondial des matériaux de batteries secondaires en 2030. Quant aux Européens, ils seraient bien inspirés de faire renaître des rêves industriels.
Les propositions de l’État demeurent sur la table. Grâce à la réduction du coût de l’énergie programmée pour la fin de la décennie, elles ouvrent, non seulement la voie à un retour à la compétitivité pour les métallurgistes calédoniens, mais également celle d’un marché français et européen en pleine expansion.
Pour KNS, ce pourrait être des produits réalisés avec un partenaire chinois, mais sous une majorité calédonienne et à partir d’un sol français …