En ce temps-là, Nouméa s’appelle encore Port de France. Tardy de Montravel, à bord de la Constantine, avait quelques temps cherché un havre propice à l’installation d’une ville qui deviendrait le chef-lieu de la Nouvelle-Calédonie. La côte Est n’offrant que peu de baies correspondant aux caractéristiques recherchées, il contourne la grande terre par le sud, emprunte le chenal de la Havannah puis le canal Woodin, et remonte jusqu’à la baie de Saint Vincent. Mais celle-ci est peu profonde, et pour les bâtiments de la marine, Tardy de Montravel cherche, au contraire, un port en eau profonde. C’est ainsi que son choix se porte sur la baie de Nouméa, située un peu plus au sud : un site presque parfait.
Mais n’est pas le premier sur les lieux. James Paddon a établi un commerce prospère sur l’île Nou où s’affairent près de 300 personnes ! Cependant, la décision de l’officier de marine français est prise : l’endroit sera le chef-lieu idéal, et il sera baptisé Port de France.
EN CE TEMPS LÀ
LA FRANCE ÉTAIT ENCORE
LA FILLE AÎNÉE DE L’ÉGLISE DE ROME
Les militaires mettent aussitôt en chantier une place fortifiée, le Fort Constantine, édifié sur le lieu qui accueillera, des décennies plus tard, l’hôpital Gaston Bourret. Par ailleurs, si les anglo-saxons, présents bien avant les Français, sont plutôt de religion protestante, la France demeure la fille aînée de l’Église de Rome. L’implantation de Port de France ne peut donc se faire alors sans l’édification d’une église, dans laquelle militaires et familles