Le ministère des Armées a annoncé vendredi que le groupe aéronaval français, organisé autour du porte-avions Charles-de-Gaulle, se prépare à appareiller “prochainement” pour une mission de plusieurs mois dans le Pacifique. Cette opération, nommée « Clemenceau 25 », devrait débuter dans les semaines à venir et a pour objectif de promouvoir un espace indo-pacifique libre, ouvert et stable en coopération avec les partenaires régionaux, en respect du droit international, tout en contribuant à la sécurité des citoyens et des intérêts français, a précisé le contre-amiral Jacques Mallard, commandant du groupe aéronaval.
Outre le porte-avions et ses plus de 20 avions de chasse Rafale, le groupe est composé d’un bâtiment-ravitailleur, de plusieurs frégates, ainsi que d’un sous-marin nucléaire d’attaque pour assurer son escorte. D’après le contre-amiral Mallard, cette force pourra bénéficier régulièrement du soutien de frégates et de sous-marins étrangers, parmi lesquels des bâtiments de combat américains, grecs, portugais, italiens, marocains, britanniques, australiens, canadiens et japonais.
Après avoir traversé la Méditerranée, le groupe aéronaval contribuera aux opérations en mer Rouge pour la France et l’Europe, avant de se diriger vers l’océan Indien, où il participera à l’exercice multinational Lapérouse, puis vers le Pacifique pour l’exercice « Pacific Steller » en collaboration avec les forces américaines, japonaises, canadiennes et australiennes, à une date encore à définir.
Cet entraînement vise notamment à renforcer l’interopérabilité avec la VIIe flotte américaine, dont les opportunités de collaboration sont rares. « Le déploiement d’une force navale française aussi significative dans une région par où transiteront plus de 40 % du PIB mondial au cours de la prochaine décennie illustre l’intérêt de la France pour la sécurité maritime dans cette zone, malgré la distance », a souligné le contre-amiral.
Reste maintenant à savoir comment les forces armées de Nouvelle-Calédonie, autant que celles, d’ailleurs, de Polynésie, vont se joindre au groupe aéronaval français, dont le volume est sans précédent dans la région. Pour mémoire, un sous-marin nucléaire d’attaque avait relâché à la base Chaleix dans un passé relativement lointain. Le 10 mai 1985, le sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) Rubis, commandé par le capitaine de frégate Pierre Sabatié-Garat, avait fait escale à Nouméa avec à son bord M. Charles Hernu, alors ministre de la Défense.
Cette escale intervenait après une circumnavigation sans relâche depuis Toulon, son port base. Au cours de la mission, dénommée « comète », le SNA Rubis avait franchi les 3 caps mythiques: le cap de Bonne-Espérance, le cap Leward et le Cap Horn.