Dans un contexte économique déprimé dont personne ne peut prévoir la sortie, le tourisme peut-il être un secteur de croissance, pourvoyeur d’investissements et d’emplois ? Beaucoup y croient. La Province Sud a lancé l’an dernier « les Ateliers du Tourisme ». Les Républicains, de leur côté, ont rendu publique une « contribution » qui propose une approche nouvelle de cette économie : changer de registre pour en faire une véritable industrie. Présentation.
8 mois de travail, de nombreux entretiens avec des professionnels, le document est complet et pourrait s’apparenter à un nième plan de développement touristique. « Ce n’est pas le cas », plaident Yannick Gloux-Bauchet, patron du Stanley, et Gaby Briault, en charge du tourisme à la Province sud de 1990 à 2004, qui présentaient vendredi matin le document à la presse.
INVESTISSEMENT, ENTREPRISE, REVENUS DES PERSONNELS
De fait, le « Plan pour élever le Tourisme Durable au rang d’une Industrie » présente trois aspects.
Le premier est un bilan 1990-2015, suivie d’une revue des fondamentaux du tourisme – identité de la destination, positionnement, marketing, sensibilisation de la population, etc …- ainsi que de la croisière, à l’issue de laquelle Les Républicains formulent des propositions d’actions, voire de recadrage.
Le second, le plus novateur, propose des mesures concrètes pour accorder au Tourisme des leviers de croissance inspirés de ce qui existe pour les entreprises minières et métallurgiques. « La croissance économique est indispensable pour la création d’emplois, de ressources fiscales et sociales, rappelle Gaby Briault. Or cette croissance dépend de deux facteurs : la croissance de l’investissement privé et la croissance des entreprises. C’est ce postulat de fond que nous proposons d’appliquer au tourisme durable ».
Le document traite ce chapitre en 3 parties : l’investissement touristique, l’entreprise touristique et les revenus des personnels. Il est précédé d’un chapeau dans lequel on trouve aussi bien la nécessité de simplifier des procédures « importées copié-collé de métropole et inadaptées au contexte local et régional », que l’équilibre indispensable entre l’intervention publique et le secteur privé.
UNE LOI-CADRE ET 15 ANS DE STABILITÉ FISCALE
Les Républicains proposent, dans ces domaines, le vote d’une Loi-Cadre instaurant une stabilité fiscale pour 15 ans au profit de l’investissement touristique. Un panel de mesures attachées à l’investissement –paiement de l’impôt sur les sociétés lorsque l’investissement est amorti, comme pour la métallurgie, par exemple-, bénéfice du report des résultats déficitaires sur les exercices bénéficiaires pour les entreprises hôtelière, ou encore taux préférentiel à l’IRPP pour les personnels est décliné. Cliquer ici pour accéder au sommaire des mesures.
La troisième partie concerne la gouvernance, indispensable pour mettre en œuvre ces dispositions. La proposition est celle d’une organisme « léger » intercollectivités/interprofessionnels intégrant la Chambre de Commerce et l’Etat, dont le rôle serait de mettre en œuvre et d’évaluer les mesures, ainsi que de préparer le dispositif relatif aux investissements, aux entreprises et au personnel. « Sans empiéter sur les compétences des collectivités« , tiennent à préciser les deux intervenants.
Ce Plan, selon les rapporteurs, veut être « une contribution au débat à l’exclusion de toute polémique ».