Si le communiqué du FLNKS est quelque peu optimiste en présentant l’élection de Robert Xowie comme « une victoire pour la Kanaky de demain », il confirme que l’opposition affichée notamment par l’Union Calédonienne au processus enclenché par Gérald Darmanin est devenue une opposition qui sera désormais présente au sein d’une des deux chambres parlementaires de la République.
Par ailleurs, ce communiqué émane du Front de Libération, et non d’un seul parti. Annonce-t-il un durcissement de la position du Palika et de l’UPM, qui avaient affiché leur volonté de prendre part aux réunion proposées par le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer le 11 octobre prochain ? En effet, le communiqué :
- fustige le Chef de l’État qu’il présente comme « le président le plus mal aimé de la France », et indique que l’élection de Xowie est une réponse à son discours « néocolonialiste »,
- indique qu’il s’agit là d’une « réponse cinglante au document martyr inacceptable de l’État ».
Il est évidemment que des contacts sont actuellement pris en coulisses par les représentants de l’État pour obtenir la confirmation ou non de cette participation d’une partie du FLNKS au trilatérales programmées. A défaut, il faut craindre que Gérald Darmanin annule sa visite.
Concernant la réforme du corps électoral, la voie a déjà été indiquée par le ministre. En cas de refus de concertation, l’État « prendra ses responsabilités ». Il est en effet acquis que, juridiquement, les prochaines élections provinciales ne peuvent se dérouler avec un corps électoral gelé. Il est donc impératif de replacer le droit électoral s’appliquant à la Nouvelle-Calédonie dans le droit constitutionnel, et au delà, dans le droit européen et onusien.
Reste les autres points, contenus dans les 6 thématiques proposées par l’État. Celles-ci concernent en particulier des préoccupations économiques et budgétaires, en matière de nickel, notamment. « Accessoirement », le sauvetage de la CLR, l’exécution du budget jusqu’à la fin de cette année, et l’exercice 2024 ne peuvent s’effectuer sans le concours de l’État. Et doivent faire l’objet de discussions …
L’État, qui en réalité, a toutes les cartes en main, va-t-il réviser sa position, ou confirmer les orientations d’Emmanuel Macron indiquées lors de son discours Place des Cocotiers ? Le Pacte de Nouméa sera-t-il mis en oeuvre, ou attendra-t-il que d’autres « chemins » soient mis en oeuvre ?
Les échéances étant rapprochées, les différentes réponses devraient être connues rapidement. Mais il n’empêche. Si les sénatoriales, évidemment, ne remettent nullement en cause le choix opéré par les Calédoniens lors des trois référendums, les discussions sur l’après-Accord de Nouméa pourraient devenir plus compliquées.