Le débat sur le financement de l’enseignement privé analysé strictement sous l’aspect institutionnel, est une forme de caricature de l’autonomie. La vérité toute crue, alors que certains s’obstinent à prôner « la poursuite de notre émancipation », et d’autres à revendiquer « une trajectoire vers la pleine souveraineté », c’est que la Nouvelle-Calédonie est incapable d’assumer une compétence essentielle dont elle a voulu le transfert, celle de l’éducation de ses enfants.
Dans le territoire, l’obésité est un fléau. Le surpoids conduit à cette maladie qui décline ensuite son cortège de conséquences néfastes, le diabète, les maladies cardio-vasculaires, les insuffisances rénales, et probablement, des fragilités aux risques de cancers et de maladies neurodégénératives. A manger mal, et plus que de raison …
Il y une étonnante similitude entre cette maladie, et la propension politique à demander encore plus de compétences, ce qui peut conduire à de graves affections de notre société. L’enseignement en constitue un exemple frappant.
C’est en effet une constante occultée, et que ne doivent pas faire oublier les débats, certes nécessaires, sur le financement de l’externat, de l’internat et du régime de restauration des élèves du privé. Ces débats pourrait d’ailleurs être les mêmes pour l’enseignement secondaire public, mais tout le monde se plie de bonne grâce aux impératifs de financements locaux pour le secteur public. Ainsi, nous allons, Alleluia, disposer d’un cadre permettant d’apporter une manne calédonienne de deux milliards aux enseignements confessionnels. Mais heureusement, ceux-ci perçoivent par ailleurs, pour les salaires de leurs enseignants, une aide annuelle -jugez du peu- de 13 milliards accordée par le contribuable métropolitain …
Depuis plus de dix ans que la compétence a été transférée, celle de l’enseignement secondaire public, de l’enseignement primaire et secondaire privé, c’est l’État qui doit allonger chaque année un chèque de 50 milliards pour payer les personnels. Non seulement, la Nouvelle-Calédonie serait dans l’incapacité d’assurer la rémunération de ceux qui sont, en théorie, ses agents, mais cette question n’est plus posée … alors que l’on imagine d’autres transferts de compétence !
Dans le débat sur les institutions futures, les idéologues doivent alors mettre sur la table des discussions, une thématique de base : quelles compétences la Nouvelle-Calédonie est-elle capable d’assumer pour contribuer au bonheur des Calédoniens ?