Gérald Darmanin est dans la tourmente. Tous ses adversaires se délectent du revers qu’il a personnellement subi avec le vote de rejet de son projet de loi visant à mieux maîtriser l’immigration en France par une majorité hétéroclite. En effet, avec 5 voix d’avance, les oppositions se sont déchaînées contre lui. Les Républicains, qui n’ont jamais digéré son ralliement à la majorité présidentielle. La Nupes, qui lui voue une véritable haine. Le Rassemblement National pour qui sa fermeté est gênante, et en permanence dénoncée comme insuffisante, d’autant que Darmanin est sans concession avec le parti de Marine Le Pen.
Le président de la République a tout de même refusé sa démission. Gérald Darmanin constitue pour lui une des pièces maîtresses de son gouvernement, mais le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer pourra désormais difficilement prétendre à briguer le poste de Premier ministre.
Dans un remaniement ministériel qui apparaît de plus en plus probable, il devrait rester au gouvernement, mais devra probablement céder son poste de l’Intérieur et de l’Outre-mer.
Bien entendu, nous n’en sommes pas là. Mais les déchirements politiques du moment ne seront pas sans conséquence sur une nécessaire convergence majorité présidentielle/Les Républicains/+ quelques voies complémentaires pour une révision constitutionnelle sur la Nouvelle-Calédonie.
Un Gérald Darmanin affaibli peut-il afficher la même fermeté sur le dossier calédonien, et notamment sur l’élargissement des listes provinciales, et la modification du poids des élus par province ? Rien ne peut laisser supposer le contraire en dépit des déboires de la loi immigration.
Dans ce contexte, la suite de notre dossier dépendra en réalité plus que jamais du président de la République, relativement indépendant de tout souci de réélection. A ses côtés, et parmi ses plus proches, la présence de Sébastien Lecornu et sa grande connaissance des acteurs et des affaires calédoniennes vont peser lourd dans les semaines à venir.