Il existe, en Nouvelle-Calédonie, une culture régionale française. Livres, théâtre, cinéma, poésie, cuisine ou traditions s’expriment évidemment en langue française. Mais ce « français calédonien » possède ses accents, ses tournures de phrases et son vocabulaire particulier. Ainsi, un Parisien, un Marseillais ou un Réunionnais auront du mal à comprendre l’intégralité des aventures de “Tonton Marcel”. Un mot du lexique calédonien aujourd’hui : le verbe « gnater »
Voila bien un mot endémique à la Nouvelle-Calédonie : le verbe gnater n’existe pas dans le français standard ! On trouve, au mieux, un nom de famille « Gnater », nom qualifié de rare, ou encore la Société de Participations Financières de Profession Libérale Société à responsabilité limitée GNATER à Vendenheim.
On trouve également dans le nord mauritanien, à proximité du Sahara Occidental, un lieu dont le nom est El Gnater, et en Tunisie, un Oued qui porte ce nom.
Mais nulle part, l’existence d’un verbe « gnater » au sens où en l’entend localement.
Car en Nouvelle-Calédonie, gnater est un verbe. Sa signification est liée à la violence. Cela peut être un coup violent, donné ou subi, cela peut suggérer la force, l’intensité.
Si vous mangez un piment très fort, vous pouvez dire qu’il « gnate ».
Le verbe peut être utilisé tout aussi bien, par exemple, pour donner un avis sur le prix des alcools après l’augmentation forcenée des taxes : » hé, la bouteille de rhum Negrita, maintenant, ça gnate« .
Dans l’escalade de la violence, gnater peut signifier un coup de poing : « Si tu continue à me les casser, je vais te gnater la gueule !« .
Dans le cadre de recherches étymologiques, point de résultat. Il s’agit, à n’en plus douter, et comme nous l’affirmions en introduction, d’une endémie locale. Elle peut également se traduire par un mot, barbarisme ou néologisme : le gnatage !!!