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    “ILS VEULENT RECONSTRUIRE LA CALÉDONIE” – HUGO, INGÉNIEUR ET ATHLÈTE OLYMPIQUE

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    Depuis le 13 mai, la Nouvelle-Calédonie traverse une crise sociale de grande ampleur, dont les conséquences se feront ressentir encore longtemps. Si certains ont pris la décision de quitter le Caillou, d’autres souhaitent reconstruire. Rencontre avec ceux qui font le pari de l’avenir en Calédonie.

    Dans la vie de tous les jours, Hugo Cumbo travaille comme ingénieur dans le secteur de la construction. Mais en parallèle, il est également athlète de haut niveau en judo ! Il est actuellement à Paris pour participer pour la deuxième fois aux Jeux Olympiques, compétition lors de laquelle il représente le Vanuatu. En effet, Hugo a grandi entre ce pays et le Caillou : « Je suis né en Nouvelle-Calédonie, j’ai grandi au Vanuatu puis je suis revenu sur le territoire après avoir obtenu mon baccalauréat afin de suivre une prépa au lycée Jules Garnier, explique-t-il. La Nouvelle-Calédonie, c’est l’endroit où j’ai pu me construire en tant qu’adulte, c’était la première fois où je vivais seul, en toute indépendance. Après la prépa, je suis parti en France pour la suite de mes études, puis je suis retourné au Vanuatu, et enfin je suis revenu sur le Caillou il y a trois ans pour y travailler et y vivre ».

    Une activité en berne
    Hugo travaille pour une entreprise dont les locaux ont été saccagés durant la crise. Malgré les dégâts physiques, les salariés ont pu reprendre une activité…même si celle-ci est plutôt faible. « Nous avons moins de commandes, de chantiers et de projets, souligne Hugo. Les projets que nous avions avec les institutions sont remis en question pour des raisons budgétaires. En plus, bon nombre de nos prestataires ont été directement touchés par les exactions et n’ont plus le matériel pour travailler ». Une baisse d’activité qui se traduit par un recours au chômage partiel.

    Une incompréhension face à la violence
    Quand on le questionne sur son ressenti vis-à-vis de la crise, Hugo se dit déçu. « Déçu des prétextes avancés pour justifier ces actes, explique-t-il. Je peux comprendre les mouvements de protestation, mais en aucun cas la violence doit être justifiée, pas même par une protestation politique. Ce qui s’est passé décrédibilise tout le cheminement qui a été fait depuis des années ». Côté sécurité, il avoue avoir eu peur pour son entourage : « je vis dans un quartier épargné par les exactions, mais très proche d’un quartier sensible, souligne-t-il. J’avais la crainte que les émeutiers se rapprochent, et le sentiment de devoir me mobiliser localement pour protéger le quartier ».

    “JE N’AI PAS PEUR DE RESTER
    J’AI ESPOIR”

    À l’aube d’une crise économique et sociale
    Pour Hugo, la situation que traverse actuellement la Nouvelle-Calédonie n’en est qu’à ses prémices. « On prend peu à peu conscience de l’étendue des impacts de la crise, mais je crois qu’on peine encore à en visualiser l’ampleur à moyen et long terme, précise-t-il. On voit surtout ceux qui ont perdu leurs emplois ainsi que les commerces brûlés. Les impacts indirects sont moins visibles mais risquent d’avoir des conséquences à long terme, par exemple les personnes qui vont perdre leurs emplois à cause de la baisse d’activité. La situation risque d’être instable encore plusieurs mois…voire plusieurs années ».

    Face à ce constat, est-ce qu’Hugo souhaite quitter le territoire vers la France ou le Vanuatu ? « Non, répond-il. J’ai espoir que la situation s’arrange, même si ça prendra du temps et des efforts. Je fais partie de ceux qui pensent pouvoir traverser cette crise. Je n’ai pas peur de rester, j’ai espoir. La Calédonie, je m’y sens chez moi : déjà parce que j’y suis né, mais aussi parce que c’est le premier territoire où je me suis construit en tant qu’homme. Plein de choses m’y rattachent. Alors même si la situation devient compliquée, ça ne me fera pas partir ».

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