L’ÂGE D’OR DES GRANDS VOILIERS
La famille Prentout est originaire de Rouen. Henri-Victor Prentout est né à Honfleur le 12 mai 1850. A son mariage, et c’est aussi dans ce domaine un précurseur, Henri-Victor Prentout ajoute le nom de sa femme née Leblond à son patronyme. Il fonde sa compagnie d’armement qui transporte du charbon entre l’Angleterre et la France.
En 1911, cette société décide de passer commande aux chantiers de la Gironde d’un bâtiment exceptionnel qui va placer la France au firmament de la marine marchande.
C’est un âge d’or d’abord pour les chantiers navals français. Ces derniers voient affluer les commandes et se multiplient sur le territoire national. Entre 1895 et 1910, on estime à 230 le nombre de grands voiliers construits en France. Une activité qui ferait rêver les chantiers navals actuels.
Le savoir faire français est réputé dans le monde entier. Et conséquence logique, l’armement maritime français se développe. En particulier, à Rouen à travers la compagnie Prentout-Leblond.
En 1890, c’est pourtant en Angleterre que le premier navire portant le nom de France, voit le jour. Il est en effet construit dans un chantier naval britannique et armé par la compagnie française Bordes.
La compagnie Prentout-Leblond décide de faire mieux en ce début du 20è siècle. Elle souhaite construire dans un chantier français, y réaliser un navire plus grand encore que le France I, et lui conférer les caractéristiques techniques les plus modernes.
En effet, l’armement Prentout-Leblond avait lancé en 1898 un grand quatre mâts barque, qui était un navire de propulsion mixte. Cette unité, baptisée Quevilly, naviguait à voile, mais conservait une vitesse constante en cas d’absence de vent grâce à des moteurs qui y étaient installés.

Puis, la compagnie Prentout-Leblond s’était spécialisée dans le transport du pétrole entre la France et les Etats-Unis. Ces armateurs réfléchissent à un projet plus ambitieux. Celui d’aller plus loin et de développer en même temps qu’une activité de transport de marchandises, celle d’opérer une activité de croisière.
Elle va donc passer commande d’un voilier plus grand que le France I, et qui sera naturellement le plus grand voilier du monde. Pour honorer la nation de cette performance, Henri-Victor Prendtout décide de l’appeler « France II ».
A cette époque, on parle de la Nouvelle-Calédonie, et de son minerai magique qui permet de réaliser des alliages de grande résistance, et même, des alliages résistant à l’oxydation et à la corrosion. Ce minerai, vous l’avez compris, est l’or vert, découvert quelques décennies auparavant par Jules Garnier : il s’agit du nickel.