L’ORFÈVRERIE CHRISTOFLE S’APPROVISIONNE EN NICKEL CALÉDONIEN
En 1877, la première fonderie avait vu le jour à Nouméa, à la Pointe Chaleix. Cette première usine est un échec et doit fermer en 1885. Elle sera suivie par la fonderie d’Ouroué, à Thio, qui fermera au bout de deux ans. Résultat : les minerais sont directement expédiés en Europe. En 1910, construite par les Etablissements Ballande, c’est la naissance de l’usine Doniambo, fort heureusement pour nous, toujours en place. La Société Le Nickel, pour sa part, ouvrira une installation de fusion à Thio-Mission en 1912.


La Nouvelle-Calédonie est donc exportatrice de nickel métal et de minerai de nickel.


Autre fait majeur de cette époque, l’orfèvrerie Christofle utilise abondamment le nickel calédonien pour la fabrication de ses couverts.
C’est en fonction de ce créneau économique de transport que peu avant de donner l’ordre de construction de son nouveau navire, la compagnie Prentout-Leblond décide d’affecter sa nouvelle unité au transport du nickel calédonien.
C’est une extraordinaire conjonction entre la Nouvelle-Calédonie, Napoléon III, le plus grand voilier du monde, le mystérieux alfénide et l’orfèvrerie Christofle qui va nourrir la suite de cette histoire.
La mission du France II sera de transporter à la fois des passagers et du frêt, en particulier, du nickel calédonien. Ainsi, par le nickel, le France II et l’orfèvrerie Christofle sont étroitement liés.
En ce début du 20è siècle, l’orfèvrerie Christofle utilise en effet abondamment le nickel calédonien. C’est une histoire dans l’histoire, mais elle est importante et directement connectée à la destinée du France II.
Il faut d’abord parler de l’alfénide. Qu’est ce que l’alfénide ?
C’est un métal blanc, très noble d’aspect, ressemblant à de l’argent. Cet alliage composé de cuivre, de zinc, de nickel et de fer, est plus dur que l’argent, résiste mieux au temps et coûte moins cher. Il a été mis au point par les chimistes et orfèvres français Charles Halphen et frères au milieu du 18ème siècle. L’alfénide est utilisé pour la fabrication de couverts et autres ustensiles de table.
En 1880, la manufacture Alfénide est rachetée par Christofle qui travaille déjà dans son usine de Saint Denis et recourt au Maillechort composé de cuivre, de zinc et de nickel, et donc proche de l’alfénide, pour produire des couverts. Grâce à cette acquisition, Christofle s’assure d’être le seul à produire du maillechort.
Saint Denis est un haut lieu de la fabrication de luxe française. Selon la tradition, c’est Saint Eloi qui y aurait fondé en 635 le premier atelier d’orfèvrerie. Depuis, verrerie-cristallerie, pianos –les pianos Pleyel-, et orfèvrerie s’y côtoient.
C’est à Saint Denis, bien sûr, que l’orfèvrerie Christofle est installée. Cette manufacture a été créée en 1842 par la société Charles Christofle et compagnie. Elle ouvre des filiales en Europe, implante des maisons de vente en Suisse, au Brésil, en Argentine. Mais elle devient célèbre grâce à une commande de l’Empereur Napoléon III –décidemment, l’Empereur est présent partout dans l’histoire de la Nouvelle-Calédonie-qui demande à la manufacture de réaliser de gigantesques décors servant à l’ornementation de ses tables. Cette commande exceptionnelle est suivie d’une autre commande prestigieuse à la manufacture française : celle de l’Empereur du Mexique.
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