Il existe, en Nouvelle-Calédonie, une culture régionale française. Livres, théâtre, cinéma, poésie, cuisine ou traditions s’expriment évidemment en langue française. Mais ce français possède ses accents, ses tournures de phrases et son vocabulaire particulier. Un Parisien, un Marseillais ou un Réunionnais auront du mal à comprendre l’intégralité des aventures de “Tonton Marcel”. Un mot du lexique calédonien aujourd’hui, après le crabe et le crabe mou : le crabe carton !
Lui, il n’est ni dur, ni mou ! Et si vous dégustez son (presque) équivalent dans un restaurant de l’hexagone, vous ne verrez nulle part apparaître cette appellation.
Mais qu’est-ce donc que ce crabe carton ?
Le crabe carton n’est pas un crabe en carton ! Non, c’est un vrai crabe, lequel comme tout crabe, peut se manger. Pourquoi carton ? Parce que notre animal à pattes et à pinces sort de sa période molle, et reconstitue sa carapace. Celle-ci, pas encore dure, est presque mangeable. Mais à la dent, le crabe semble quelque peu cartonneux. C’est pour cette raison que l’on dit qu’il est «carton ».
Normalement, d’ailleurs, il n’a pas encore épuisé ses réserves et doit être plein de chair. Sa pêche et sa consommation sont-elles prohibées ? Certes, la carapace deviendra dure en quelques jours. Mais carton n’est pas mou.
Il existe encore une autre appellation du crabe dans le français calédonien : c’est le décapleur ( !). De quel état de la carapace du crabe s’agit-il ? Les recherches lexicologiques approfondies n’ont pas permis de déterminer avec précision si ce terme n’est qu’une redondance de « carton ». Ou pas. Pour connaître davantage la vox populi, les lecteurs avertis peuvent donner leur version à NouméaPost en envoyant, non pas un mail, mais une lettre argumentée. Merci à eux d’avance.