Dans un contexte économique incertain, entreprendre en Nouvelle-Calédonie peut sembler risqué. Pourtant, de plus en plus de jeunes font le pari de l’audace. Parmi eux, Nelly, 26 ans, propriétaire du Daily Café.
Au premier abord, Nelly irradie d’une énergie calme, celle de ceux qui avancent avec détermination sans faire de bruit. Mais derrière cette apparente sérénité se cache un véritable feu intérieur, celui qui pousse à tout quitter, à tout créer, à tout inventer, même sans avoir le mode d’emploi. Car c’est bien ce que Nelly a fait : à 26 ans, elle a ouvert avec son compagnon le Daily Café, un lieu de restauration imaginé et bâti de A à Z, sans expérience préalable dans le métier.
Construire un bagage pour demain
Scolarisée à l’école du Sacré-Cœur, puis au Collège Saint-Joseph de Cluny et au Lycée Blaise Pascal, elle quitte la Nouvelle-Calédonie pour la métropole afin d’y poursuivre ses études. « Dès le départ, je savais que je voulais revenir habiter ici », explique-t-elle. Elle débute un BTS NRC (négociation et relation client), poursuit avec une licence professionnelle hôtellerie et restauration, et achève son parcours avec un Master en Stratégie d’Entreprise. Elle effectue ces cinq années d’étude en alternance dans un groupe hôtelier français comprenant plusieurs établissements, puis complète cette expérience par six mois de travail en Australie, dans deux hôtels bien connus des Calédoniens à Melbourne. Après avoir construit ce riche bagage aussi théorique que pratique, elle décide de revenir, comme prévu, sur le territoire. Contrairement à d’autres jeunes diplômés qui peinent à s’insérer dans le tissu professionnel local, elle trouve rapidement un poste au Méridien. Sans aucun doute, son parcours en hôtellerie, sa maîtrise de l’anglais, sa connaissance du pays et son expérience à l’international ont joué en sa faveur.
Un changement de vie
Avoir un poste stable, c’est confortable. Mais ce n’est pas le rêve de Nelly. Depuis toute petite, elle veut entreprendre : « j’économisais déjà au collège et au lycée pour lancer mon entreprise, je ne savais pas quoi, quand, ni comment, mais je savais que je voulais le faire un jour », précise-t-elle. Elle décide donc de se renseigner : elle épluche les annonces de locaux à louer, imagine des concepts, réfléchit à des produits… jusqu’à ce que l’opportunité surgisse. Un local se libère dans le complexe de l’Anse-Vata. Sans hésiter, elle