Alors que le parcours de la grande boucle française a été dévoilé la semaine dernière, coup de projecteur rétro sur ce qui fut le Tour de Calédonie.
Il y a bien longtemps, les Calédoniens se passionnaient pour le Tour de France. Chaque jour de l’épreuve Radio Nouméa annonçait les résultats de la plus grande épreuve cycliste au monde, lors de ses émissions limitées de 6h à 7h30 le matin, de 11h à 13h à la mi-journée, et le soir de 18 à 22h ! Le Tour y avait pour sponsor principal « Raphaël Quinquina » !
À la Maison Barrau, au centre-ville, lieu emblématique où chaque année, le Père Noël lançait des bonbons aux enfants du haut de sa terrasse le soir de Noël, les Calédoniens se pressaient alors tous les jours pour jouer au jeu des pronostics du Tour de France.
C’est inspirés par cette glorieuse épreuve qu’une poignée d’organisateurs, passionnés de vélo, ont créé le Tour de Calédonie en 1967. L’épreuve est rapidement devenue mythique, aussi bien par ses participants locaux, que par la venue de futures stars du cyclisme national, que par ses commentateurs ou animateurs.
Parmi les responsables d’organisation les plus célèbres, on retiendra évidemment les noms du regretté Rémy Le Goff, et du toujours passionné Gérard Salaün. Sans oublier, bien sûr les autres présidents, les dizaines d’officiels, accompagnateurs, motards ou sponsors qui ont fait, des décennies durant, la célébrité du Tour dont la réputation avait largement dépassé nos frontières.
Et pour cause. Des coureurs devenus de grands noms du peloton du Tour de France s’étaient frottés au peloton du Tour de Calédonie, d’un niveau relevé toujours salué. On avait ainsi vu sur nos terres, des compétiteurs fameux comme Laurent Fignon, Gilbert Duclos-Lassalle et Yaroslav Popovich ! Plusieurs jeunes cyclistes, et encore récemment, venus participer au Tour, sont ensuite devenus professionnels et ont intégré des équipes du Tour de France.
Le Tour de Calédonie a également livré des noms de commentateurs ou d’animateurs, comme Henri de Camaret, passionné de l’épreuve, dont la faconde sur la poussière de l’enfer du Nord, sur les innombrables crevaisons et les vainqueurs d’étapes sont restés dans les mémoires de ceux qui ont connu ces époques maintenant lointaines. Impossible évidemment d’oublier les participations du regretté Joseph Caihé, personnalité célèbre et attachante des dernières éditions.
Et bien entendu, le Tour a révélé des champions calédoniens qui l’ont marqué de leurs exploits. On peut citer Daniel Cornaille, Jean-Louis Clémen, Philippe Thépinier, Christian Pierron, ou Thierry Fondère et les belles performances de Florian Barket.
Le Tour a également subi les prémices des événements de 1984, avec son arrêt le 20 octobre à la hauteur de Tibarama, sur la côte Est.
Après un arrêt, la boucle calédonienne a repris de plus belle. Près de 30 éditions lui ont succédées. Mais, avec un peloton fort de plusieurs dizaines de participants d’Outre-mer, nationaux et internationaux venant se confronter avec les coureurs calédoniens, ce Tour là a vécu, victime des restrictions budgétaires et de la crise du sponsoring. Hélas. En cette période de souvenir, regrets.
Photo – La mythique étape de mine. Ici, celle du plateau de Thio