En 2025, on fait briller celles et ceux qui le méritent. Associations, membres de la société civile, projets, idées novatrices… Ils incarnent les valeurs qui nous rassemblent et nous inspirent au quotidien. Aujourd’hui, place à l’association SOS Titi.
Tout part d’une idée. En 2018, Ambre Magot et Mélissa De Oliveira créent une simple page Facebook pour répondre aux besoins des personnes trouvant des oiseaux blessés. L’objectif, apporter des conseils et prendre en charge les animaux en détresse. Rapidement, la demande explose, dépassant largement les attentes des deux fondatrices. Le 22 juin 2020, elles prennent alors la décision de structurer leur action en créant officiellement l’association SOS Titi. Un statut qui leur permet de bénéficier de dons et de subventions afin de financer les soins vétérinaires, les cages et la nourriture. Depuis, l’association ne cesse de se développer. Ambre et Mélissa ont étendu leur mission à tous les « nouveaux animaux de compagnie » (NAC) comme les lapins, les cochons d’Inde ou encore les hamsters. Elles ont également créé le Nichoir de l’Espoir, une structure située à Vallée-des-Colons qui accueillent les animaux en détresse.
La passion avant tout
Si elles ont décidé de se lancer dans l’aventure SOS Titi, c’est avant tout par amour des oiseaux. « Il y avait plein d’associations pour les chats et les chiens, mais rien pour les oiseaux, explique Ambre. On a donc décidé de sauter le pas ». Contrairement à ce qu’on pourrait croire, Ambre et Mélissa ne vivent pas de l’association : toutes deux enseignantes, elles jonglent entre leur métier et leur engagement pour la cause animale. N’étant ni biologistes ni gestionnaires de formation, elles ont dû tout apprendre sur le terrain, aussi bien en matière de gestion associative que de soins aux animaux. « Nous avons appris au fur et à mesure, grâce aux vétérinaires, aux soigneurs et à des groupes spécialisés », confie Mélissa.
Une journée chez SOS Titi
Entre la prise en charge des animaux retrouvés, l’entretien quotidien du nichoir et la gestion des réseaux sociaux, une chose est sûre, on ne chôme pas chez SOS Titi. Certaines périodes de l’années sont particulièrement chargées : « En pleine saison des naissances, nous avons des prises en charge tous les jours », explique Ambre. Malgré les défis, les deux jeunes femmes ne manquent pas de projets. « Nous voulons créer une volière pour les chouettes effraies, mettre en place un système de parrainage pour alléger les charges financières et poursuivre notre mission de sensibilisation », détaille Mélissa. Comme de nombreuses associations, SOS Titi a subi de plein fouet les conséquences des émeutes de 2024. « Le plus compliqué, c’était les difficultés pour se déplacer, explique Ambre. On pouvait difficilement aller chercher des animaux, même la gestion quotidienne du nichoir était devenue complexe ».
Un engagement sans compromis
Gérer une association comme SOS Titi représente un investissement quotidien, mais Ambre et Mélissa ont dû affronter bien plus que la simple charge de travail. « On nous a souvent dévalorisées à cause de notre jeune âge et du fait qu’on soit des femmes », confient-elles, alors qu’elles ont fondé l’association à l’âge de 19 ans. À cela s’ajoutent certaines critiques sur leur engagement en faveur du bien-être animal, parfois jugé excessif. Pourtant, elles assument pleinement leurs exigences en matière d’adoption : « nous préférons être strictes sur les conditions d’adoption, plutôt que de savoir qu’un animal est malheureux », affirme Ambre. Les co-fondatrices doivent aussi composer avec un cadre légal insuffisant qui complique leur mission de protection et de sensibilisation. « Il n’existe aucune réglementation stricte pour la détention, la vente ou le traitement des animaux, et l’identification obligatoire n’est même pas en place », précise Ambre. Malgré ces obstacles, leur objectif ultime reste la remise en liberté des animaux : « on essaie de remettre les oiseaux en liberté dès que possible, sauf en cas d’incapacité physique ou d’imprégnation trop forte », explique Mélissa. Par ailleurs, il faut noter que certaines espèces sont invasives ou incapables de survivre seules, d’où l’intérêt que les particuliers se tournent vers l’association avant d’intervenir. Quoi qu’il en soit, on ne peut qu’admirer le dévouement de ces deux jeunes femmes qui, de manière bénévole, rendent un service précieux à la société calédonienne.
Kim Jandot