Regardez cette photo ci-dessus. Les Nouméens reconnaîtront la partie de la rue Sébastopol, à proximité de l’immeuble Carcopino, descendant vers l’Avenue de la Victoire, puis se prolongeant jusqu’aux limites du Haut-Commissariat. La rue de Sébastopol est une des plus anciennes rues de la ville, d’abord construite pour circuler au bord de la baie qui occupait, dans les années 1860, ce qui constitue aujourd’hui le centre ville édifié autour des remblais de la place des Cocotiers.
Il n’existait pas, jusqu’en 1870, de continuité entre cette descente au premier plan de la photo et le centre-ville. À l’origine, le lieu était tout simplement une pente rocheuse qui s’arrêtait au bord de la baie occupant alors ce qui est à présent le Quartier Latin. Voyez ensuite les photos saisissantes du creusement de cette rue dans la roche puis le franchissement de la baie qui s’enfonçait au delà du magasin As de Trèfle.
Mais observez d’abord ci-dessous le plan d’occupation future des sols dans la future ville de Port de France devenue Nouméa . Vous y voyez le « trait de côte », c’est à dire l’espace de terre sur ces lieux, une terre bordée par la mer dans des baies qui occupaient alors notamment le centre-ville et le Quartier Latin. Le développement de la ville s’est effectué, dès son établissement, grâce à des remblais. En ce qui concerne la rue de Sébastopol et le Quartier Latin, ces remblais commencèrent par une digue.
Pour prolonger la rue Sébastopol afin d’ouvrir l’accès vers la baie de l’Orphelinat, il fallut tracer une route. Pas de bulldozers, de camions, ou d’engins de travaux publics à cette époque. Les travailleurs utilisaient la pelle, la pioche, la brouette, la barre à mine et parfois la