La société, le nickel avait fait appel à de la main-d’œuvre chinoise en 1884. Les autres travailleurs asiatiques arrivèrent en 1891 pour les Vietnamiens, en 1892 pour les Japonais en 1896 pour les Indonésiens. Ces “contrat” ou ces “engagés” comme on les appelle alors, sont traités sous le statut de travailleurs immigrés dont les règles ont été fixées par un arrêté du gouverneur de 1874.
Les Vietnamiens, sujet coloniaux français ont signé un engagement de cinq ans, renouvelable une fois. Ils sont payés mensuellement. Une partie de leur salaire est cependant déposé sur un compte épargne pour constituer un pécule qu’il récupéreront à la veille de leur rapatriement. Ils reçoivent quotidiennement une ration alimentaire et un trousseau de vêtements deux fois par an. Leurs conditions de travail très difficiles. Ils vivent dans un grand dénuement.
Le gouverneur peut accorder la résidence libre à ces travailleurs. Beaucoup d’entre eux considérent alors que leurs conditions de vie en Nouvelle-Calédonie sont plus favorables encore que dans leur pays d’origine. Ce sont ces Chan Dang qui ont choisi de s’établir sur le territoire.
LA COMMUNAUTÉ ASIATIQUE PLUS NOMBREUSE QUE LES EUROPÉENS EN 1929
La majorité des Calédoniens ignore qu’en 1929, à la veille de la grande crise économique, la Nouvelle Calédonie compte 6230 Vietnamiens. Mais également 7699, Indonésiens et plus de 1500 Japonais. Ainsi à cette date avec 15 429 ressortissant la communauté asiatique est plus nombreuse que la communauté européenne en Nouvelle-Calédonie !
Les travailleurs vietnamiens sont régulièrement rapatriés. Cependant, la suite de ces retours se complique avec le conflit qui se développe au Vietnam, et le 21 juillet 1954, à l’issue de la conférence de Genève et la partition du Vietnam, les rapatriements deviennent très difficiles.
LE TEMPS DES RAPATRIEMENTS
Ces “engagés” sont en majorité originaires du Tonkin et souhaitent rentrer chez eux, c’est-à-dire en République démocratique du Vietnam. L’association des Travailleurs Vietnamiens de Nouvelle-Calédonie interpelle les autorités françaises pour le rapatriement