Le ministre de l’Économie, des Finances, et de la Souveraineté industrielle et numérique est très courtisé. Avec une filière nickel au bord du collapsus, des finances publiques à la dérive et des régimes sociaux en danger, la Nouvelle-Calédonie est incapable d’assurer son autonomie.
C’est la situation du nickel qui est la plus préoccupante. La SLN est en rupture de trésorerie et devra choisir entre payer ses salariés et régler ses cotisations sociales à la Cafat. Prony Resources possède de réelles perspectives avec son produit profilé pour les batteries électriques, mais la rupture de trésorerie est là. Quant à KNS, où le ministre en déplacement a été boudé par le président de la province Nord, Glencore va peut être cesser de faire des chèques dès la fin de l’année.
Bruno Lemaire a prévenu. Le nickel est une richesse pour la Nouvelle-Calédonie, et intéresse la France et l’Europe. L’État peut venir à la rescousse pour sauver la filière. Mais pas de chèques à perte pour des industries non rentables. Il faut donc restaurer la viabilité économique et financière des usines. Et le ministre insiste : cela est de la compétence de la Nouvelle-Calédonie. Il faut donc que les Calédoniens bâtissent une stratégie nouvelle, et tous tirer dans le même sens, ce qui n’est pas le cas actuellement.
Ses “recommandations” concernent ce qu’il appelle “trois piliers”.
Le premier est l’exploitation et l’exportation de minerai. La Calédonie ne peut se priver d’exporter ses minerais non traitables localement, pour restaurer une santé financière des usines. Directement visée, la “doctrine nickel” de la province Nord.
Deuxième pilier : la réduction des coûts de fabrication par une énergie moins chère et qui plus est, décarbonée. L’État est prêt à mettre la main à la poche. Et cela se compte en centaines de millions d’euros. Cinq cent milliards de CFP, citent les connaisseurs. Un exemple donné par le ministre : le projet de Step (Station de transfert d’énergie par pompage) à Tontouta pour un coût de 30 à 40 milliards. “C’est un bon projet” et Bercy pourra l’accompagner.
Troisième volet, la fabrication de produits susceptibles de répondre aux besoins de la France et de l’Europe dont le projet est de développer une filière batterie et voiture électrique, un marché pour l’heure contrôlé par la Chine et l’Asie.
Mais … Car il y a un mais, les producteurs et les politiques calédoniens devront d’abord se mettre d’accord pour rendre la filière rentable. Et, sous entendu, arrêter la désolante guéguerre que la province Nord livre au Sud.