Le Rassemblement d’aujourd’hui n’est pas le RPCR de Jacques Lafleur, même si, statutairement, il en conserve les fondements. D’ailleurs, en 2005, le père fondateur avait été congédié de la présidence lors d’un congrès aux accents de déchirure, une assemblée qu’il avait quittée en compagnie de Simon Loueckhote, fidèle et en larmes.
La brisure de 2005 faisait suite à la défaite, à quelques sièges près, du RPCR face aux dissidents regroupés au sein de l’Avenir Ensemble, menés notamment par Harold Martin et Philippe Gomès, anciens poids lourds du parti de Jacques Lafleur. Dans la foulée de sa révocation de la présidence de son parti, l’ancien homme fort de la Calédonie avait démissionné.
Depuis, affaibli par de nouvelles dissidences, notamment celle conduite par Gael Yanno et quelques-uns de ses proches, le RPCR, pour lequel Pierre Frogier, son nouveau dirigeant, avait choisi l’appellation « Rassemblement », a connu des fortunes diverses. La montée des « deux drapeaux », la « plate-forme », alliance passée entre l’ancien sénateur et le patron de Calédonie Ensemble, l’échec du candidat aux élections législatives en 2017, ont encore émaillé le réservoir électoral du parti.
Aux élections provinciales de 2019, certains prédisaient même sa disparition, mais la question avait été éludée par l’offre de Sonia Backès, plaidant pour une liste unitaire. Le Rassemblement s’est ainsi retrouvé avec plusieurs élus, en provinces Sud et Nord, au Congrès et au gouvernement.
En 2023, nouveau coup dur. Georges Naturel, alors maire de Dumbéa et membre du Rassemblement, se présente aux élections sénatoriales alors que Pierre Frogier, sénateur sortant, avait été désigné par le parti et par Les Républicains. “Dédé” Naturel l’emporte nettement.
En dépit de ces affaiblissements successifs, le Rassemblement peut cependant se targuer de conserver plusieurs mairies, le Mont Dore, l’Ile des Pins, et Kouaoua dont le président élu, samedi, est le premier magistrat. On peut considérer qu’après la perte de Boulouparis, gagnée par Pascal Vittori, ce dernier reste un allié … mais qui a battu le candidat du Rassemblement aux dernières municipales. Quant à Dumbéa, la commune, à l’évidence, n’est plus dans le giron du parti.
Dans ce contexte, l’élection d’Alcide Ponga à la présidence du Rassemblement revêt cependant un accent particulier, et remet en perspective le corpus du parti en